terça-feira, 12 de fevereiro de 2019

Le pittoresque


Nicholas Roerich © Himalaias

Ce texte [Les Rêveries du Promeneur Solitaire] rédigé en 1776 marque l’aboutissement d’une évolution identifiée dès le siècle antérieur. Au cours du 17e siècle, les discours sur Paris ont évolué autant que l’espace urbain a été transformé par l’affirmation de l’absolutisme royal. L’invention du premier trottoir moderne en 1607 symbolise la nouvelle division de l’espace public entre les piétons et les véhicules. Pour les élites, cela implique désormais deus modes de transport: dans la rue, le statut aristocratique requiert de se déplacer en véhicule pour ne pas se mélanger au people, tandis que des parcs et jardins sont aménagés comme espaces dédiés à la promenade entre-soi, où il devient loisible de marcher pour marcher. «L’art de la marche» et «l’art des jardins» trouvent leurs origines aristocratiques conjointes quando les élites de toute l’Europe commencent à rivaliser à ces sujet au cours du 16e siècle.

L’apparition de la promenade moderne mete en jeu la capacite à différencier et à rendre distinctive la marche-loisir, réalisée pour elle-même et pratiquée par l’élite, par rapport à la marche-déplacement, réalisée par necessité pour aller d’un endroit à une utre, pour ceux qui n’ont pas d’autre choix. C’est en effet la marche-loisir élitiste que réalise et décrit Rousseau, et c’est bien la marche-déplacement triviale qu’il tend à marginaliser et à occulter dans la «Deuxième promenade», qui laisse pourtant deviner de nombreux piétons à côté du promeneur-rêveur «solitaire». L’ouvre  de Rousseau donne alors un grand retentissement à deux innovations romantiques. D’une part, la promenade sort alors du strict cadre des parcs et jardins pour s’étendre aux campagnes bucoliques, puis aux environnements «sauvages» (cf. la naissance de l’alpinisme aristocratique). D’autre part, les élites ajoutent à l’activité physique et mondaine de la promenade une activité littéraire ou picturale.
[MONNET, 2015]

Pedro Cuiça © Jardim da Quinta Real de Caxias (Dezembro 2018)

REFERÊNCIA BIBLIOGRÁFICA
MONNET, Jérôme (2015): La marche à pied entre loisir et déplacement. La géographie nº 1557, p. 12.15
MONNET, Jérôme (2016): Marche-loisir et marche-déplacement: une dicotomie persistante, du romantisme au fonctionnalisme. Sciences de la Societé, Presses Universitaires du Midi, pp. 75-89 

  

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