«Le marcheur est sous le
plein vent de ses géographies intimes. Le corps est la condition humaine du
monde, ce lieu où le mouvement incessant des choses s’arrête en significations
précises ou en ambiances, se métamorphose en images, en sons, en saveurs, en
odeurs, en textures, en couleurs, en paysages, etc. Éminemment sensible et
sensuelle, la marche est un dépaysement des routines sensorielles (…), la
certitude de se surprendre en permanence, et de renouveler ses repères de
significations et de valeurs au fil de la route. (…)
La marche n’est pas
seulement regard, même si la beauté des lieux s’offre à profusion, elle est
aussi immersion parmi les nappes d’odeurs, les sons, la tactilité quand le
sentir confronte soudain à une rivière, un ruisseau et que les mains s’abandonnent
à la fraîcheur de l’eau ou que le marcheur ne résiste pas à la tentation de
nager dans la transparence.»
LE BRETON, André (2012): Marcher
– Éloge des chemins et de la lenteur ; Paris: Éditions Métailié,
pp. 49-50
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