segunda-feira, 26 de janeiro de 2015

Sensorialité


«Le marcheur est sous le plein vent de ses géographies intimes. Le corps est la condition humaine du monde, ce lieu où le mouvement incessant des choses s’arrête en significations précises ou en ambiances, se métamorphose en images, en sons, en saveurs, en odeurs, en textures, en couleurs, en paysages, etc. Éminemment sensible et sensuelle, la marche est un dépaysement des routines sensorielles (…), la certitude de se surprendre en permanence, et de renouveler ses repères de significations et de valeurs au fil de la route. (…)
La marche n’est pas seulement regard, même si la beauté des lieux s’offre à profusion, elle est aussi immersion parmi les nappes d’odeurs, les sons, la tactilité quand le sentir confronte soudain à une rivière, un ruisseau et que les mains s’abandonnent à la fraîcheur de l’eau ou que le marcheur ne résiste pas à la tentation de nager dans la transparence.»
LE BRETON, André (2012): Marcher – Éloge des chemins et de la lenteur ; Paris: Éditions Métailié, pp. 49-50

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